Texte gagnant !

Voici le texte gagnant (sans aucune modifications)

Enjoy ;P

 


 

 

Je cours. Mes pieds s’engourdissent, mes jambes s’alourdissent. Je ne peux presque plus avancer. Mais pourtant, il le faut. Pour ma survie..

Dans ma tête, mes pensées sont confuses. Par où dois-je aller ? Soudain, devant moi, une branche, je me baisses. Je manque de trébucher sur une racine. Dans mon déséquilibre, je lâche ce que je serres si fort dans mes bras. Derrière moi, les pas se rapprochent. Pas le temps de ramasser ce que je viens de laisser tomber.

Sans un regard par terre, je jette mes denière force dans un sprint final. Un sprint final pour leur échapper.

“On va l’avoir !” Cri un de mes deux poursuivants.

Mes poumons sont en feu. Je ne sens plus mes membres tellement j’ai mal, mais je continus.

Soudain, devant moi, le sol s’arrête. Net.

Une falaise.

J’essaie de stopper ma course mais mon élan est trop grand. Mes semelles crissent sur des petits cailloux., et , dans ce bruit sinistre, je tombe. Je tombe, et bientôt, je vais m’écraser, deux cent mètres plus bas.

 

Ma chute parait interminable, une terrible appréhension m’envahit. Je m’imagine sur le point de m’écraser brutalement contre des roches tranchantes comme des lames de rasoirs, ridiculement embroché telle une vilaine poupée de Voodoo. Je n’ose pas ouvrir mes yeux.

Cependant, contre toute attente, je rebondis mollement sur une surface duveteuse, et je me retrouve sur un nuage brillant, chaud et doux, agréable au toucher. Je me relève, et observe mes alentours.

Je me trouve dans une immense salle ronde baignée de lumière. Des piliers immenses de marbre blanc, au nombre de huit, forment un large cercle autour de moi. Ce que j’avais d’abord pris pour un nuage était en fait un somptueux tapis doré fait en peau de bête, de forme circulaire. En son centre, la chose qui m’avait fait rebondir.

Je m’approche lentement. Elle respire, c’est donc une chose vivante, surement un énorme animal endormi. Ma concentration est entièrement fixée sur cette gigantesque masse de poils. Arrivé a ses pieds, je me rends soudain compte que la chose est incroyablement imposante. Pris d’une soudaine envie, je la remue, plus violemment que je ne le désirais. D’abord, rien ne se passe, mais quelques instants plus tard, la chose bouge, puis se retourne, et je reconnais un masque peu commun… C’est un Saigyou ! Ouf ! Je suis rassure. Cette créature légendaire est totalement inoffensive. Je procède immédiatement au rituel qu’on m’a appris tant de fois lorsque j’étais jeune : je sors la dague impériale qui m’a été confiée, et la tend docilement vers le Saigyou.

« Ô, splendeur lumineuse ! Ô, grâce éternelle ! Bête divine ! Merveille Légendaire ! Accepte, Saint Saigyou, ce modeste présent, en échange de mon vœu ; accepte ce trésor, accorde m’en un en retour.

- Tu parles la langue des rois, et tu portes la marque impériale, me repond-il. Le Saigyou t’accordera cette grâce spéciale, Ô Israphel, prince de la Terre Blanche. Quel est donc ton souhait ? me demande-t-il.

- Je souhaite sortir de cet endroit ; je désire retourner à la surface. Accepte également ce bijou royal, et rend moi en retour l’objet qui m’a été retiré par la Destinée. »

Son masque se met soudain à briller d’une lumière éclatante ; je suis aveuglé, et tente désespérément de me protéger les yeux en les couvrant à l’aide de mes bras. Lorsque je les rouvre, je suis au bord de la falaise, mon sac à la main. Je ne vois qu’un espace sombre et profond devant moi, aucune trace du sanctuaire caché. Je vérifie l’intérieur de la sacoche ; c’est bon, le diadème s’y trouve bien. Je jette furtivement des regards autour de moi, en tentant de percevoir ne serait-ce qu’un minuscule indice qu’ils sont autour. Pas un seul son ne trahit la présence des gardes royaux qui me pourchassaient. C’est donc rassuré que je repars, en suivant les flèches créée par la magie de mon peuple, qui m’indiquent la direction vers le château de mon empire, l’Empire de la Terre Blanche.

Longtemps je suis les flèches qui brillent d’un éclat argenté. Parfois les flèches quittent le sentier de la forêt et je suis obligé de m’enfoncer toujours plus profondément dans l’immense labyrinthe végétal. En effet, je ne peux me permettre de me détourner du chemin qu’elles m’indiquent : la route qui mène au Saint Empire est protégée par de puissants charmes et sortilèges. Il n’y a ainsi qu’une seule route, visible uniquement par les habitants de la Terre Blanche.

L’Empire n’était autrefois qu’un simple royaume, appartenant à ce qu’on appelait le Saint Continent Pandæmonia, qui était également constitué de Volearis, le royaume de l’Ouest, d’Eboras la Terre du Nord et de la petite principauté du Sud qu’était Svertony-Paladinas. Au centre, il y avait une terre perdue qu’aucun être vivant de notre ère n’aie jamais vue. Cependant, Svertony-Paladinas, abrégé en S-V, voulait plus de pouvoir et d’influence au sein du Saint Continent. Elle convoitait donc le mithril, un matériau rare, précieux et extrêmement coûteux d’Eboras. Malheureusement, le Royaume de la Terre Blanche était allié à Eboras, mais était aussi un concurrent économique de Volearis, qui avait une armée d’une grande puissance. Les quatre régions firent longtemps la guerre, qui cessa avec la destruction et la disparition S-V lors d’une sanglante bataille. C’est aussi durant cette guerre que le Saint Continent Pandæmonia se disloqua. Après notre victoire,  une grande partie du territoire de S-V a été annexée à notre Empire (qui en devint un (d’Empire) lors de cette annexion), mais l’autre partie qu’il restait devint un État indépendant « rebel » appelé Paladrithis. Quant à moi, je suis le fils cadet de l’actuel Empereur de la Terre Blanche.  On m’a assigné la tâche de voler le Diadème Sacré de Paladrithis, un bijou appartenant à leur famille royale.

Je m’arrête soudainement. Devant moi, les flèches ont disparu, mais je suis toujours au milieu de la forêt séparant Paladrithis de la Terre Blanche. Je réfléchis ; seul un puissant sorcier a pu briser les sortilèges de mon peuple et trouver les flèches. Il n’y a aussi qu’un sorcier expérimenté qui est capable de les effacer… C’est sûrement un mage de Volearis. De après la guerre jusqu’à présent, le peuple de ce royaume a toujours ressenti une puissante aversion envers notre empire. Après tout, en étant nos ennemis, ils devenaient les amis de S-V, et la perte du Sud est par conséquent considérée comme leur propre défaite. Mais pourquoi un de leur mage aurait-il voulu empêcher les miens de rentrer dans l’Empire ? Y’a-t-il un autre motif que celui de nous égarer brièvement ? De toute façon, je connais déjà trop bien le chemin, l’ayant parcouru une cinquantaine de fois, et ce n’est pas la disparition de simples flèches qui m’empêcheront d’atteindre le château.

Après un petit moment encore de marche, je me retrouve face à une des entrées cachées de l’Empire : la porte du Sud. J’effleure très légèrement la surface lisse et transparente de l’entrée, et au contact de ma peau, les grands battants invisibles aux étrangers s’ouvrent dans un silence parfait. Dès que je pose les pieds de l’autre côté de ce portail protecteur, les battants se referment, sans qu’aucun être vivant visible ne semble l’avoir fait. Je me dis : « Enfin chez moi ».

L’Empire est un territoire d’une fantastique splendeur. Et je ne dis pas cela parce qu’il s’agit de ma terre natale, non, il est bien connu que la Terre Blanche possède de merveilleux paysages. Dans le sol de nos terres impériales, il y a une substance magique qui colore tous les arbres du territoire, des plus hautes feuilles aux racines les plus profondes, d’un blanc parfait. Ainsi, nous avons des forêts entières teintées d’un blanc lunaire, et lorsqu’arrive le printemps, les pétales tombantes des fleurs des arbres en floraison ressemblent à de la neige. Cette particularité de notre région crée tout bonnement un effet de pur enchantement chez tous les visiteurs d’Eboras. Ceci ne s’applique cependant qu’aux arbres ; l’herbe, les fleurs, les céréales conservent donc respectivement leur vert émeraude, leur rose bonbon et leur belle couleur dorée.

Après un léger moment d’admiration de la beauté de mon pays, je me remets en marche. Et pour voyager beaucoup plus vite, étant donné la distance gigantesque qui me sépare du château impérial, je fais appel à ma fidèle monture, Amopha. Amopha est une Chument  Pâle, et étant née dans la Terre Blanche elle n’a le droit de quitter l’Empire seulement lorsqu’un évènement suffisamment important lui en donne le droit. Ma quête étant « secondaire » pour ainsi dire, elle n’a pas pu m’accompagner. Mais je peux à présent me retrouver avec ma fidèle Chument Pâle. A mon appel, je la vois dévaler, au loin, les plaines qui entourent toute la zone de la porte du Sud. Au bout d’un instant, Amopha se retrouve face à moi.

« Alors, lui dis-je, je ne t’ai pas trop manqué ? »

Elle me répond par d’enthousiastes frottements contre mon bras et des lèchements de mes oreilles.

« Oui, toi aussi tu m’as manqué, Amopha, répondis-je simplement face à son élan d’affection. Eh bien, vas-tu donc me lâcher ? Oh Amopha, je ne suis parti que pendant quelques heures, t’ai-je manqué à ce point ? »

Elle ne m’écoute pas – évidemment, elle n’est qu’une Chument – et continue furieusement à lécher mon visage tout entier. Enfin, lorsqu’elle s’arrête, elle pose sa lourde tête à la crinière dorée sur mon épaule.

« Es-tu prête à partir maintenant ? » lui demandé-je.

Elle ne semble pas réagir, mais soulève lentement sa tête, et me regarde fixement, intensément, avec ses yeux couleur ébène.

« Je prends ça pour un oui. Allons, en route vers le château Amopha ! » dis-je en montant sur son dos.

Dès que je suis installé, elle se lance en avant à une vitesse stupéfiante. Il ne fallut que quelques minutes avant que nous arrivassions à l’entrée de la citadelle entourant le château. Je la remercie en lui donnant une de ses friandises préférées, une boule d’herbe rouge, qu’elle emmène ailleurs pour la déguster au calme. Je profite de son absence pour pénétrer dans l’enceinte de la citadelle.

Elle était, à cette heure, assez silencieuse et presque entièrement vide, mis à part quelques personnes çà et là qui s’y promenait, et des gardes qui patrouillaient dans tous ses coins. Les gens qui me voient passer me saluent tous d’une révérence ou d’une inclination de la tête, avec des « Bonne journée, Votre Altesse » ou simplement « Votre Altesse1». Je croise un des gardes qui me dit : « Ah ! Votre Altesse, vous êtes de retour ! Je vais prévenir votre père de votre retour. », avant de se précipiter vers son messager personnel, qui, l’instant d’après, se précipite à son tour, mais cette fois vers l’immense château dont seules les plus hautes tours dépassaient des murs qui le protégeaient. Je poursuis mon avancée, à un rythme rapide.

1 : Petite note : Je voulais mettre votre Majesté et Votre Altesse, les deux, pour désigner Israphel. Mais après quelques recherches, j’ai découvert que Votre Majesté est réservé aux empereurs, rois ou sultans. Les membres de ;a famille impériale sont appelées Votre Altesse Impériale. :P

L’intérieur du bâtiment était vaste et très spacieux. On aurait facilement pu y installer quelques milliers de personnes. A cette heure de la journée, le sol était illuminé d’une douce lumière d’après-midi d’été, ce qui donnait aux vitres des éclats de citrine. Un calme olympien règne dans ce hall d’entrée ; on n’entend que le résonnement à des intervalles régulier de mes pas.

L’endroit est un véritable labyrinthe. Si je n’avais pas vécu les cinquante premières années de ma vie ici, je me serai perdu dès le premier croisement. Et fort heureusement, comme ce n’est pas le cas, je me retrouve facilement dans les différents escaliers, couloirs, portes, passages et bifurcations, et accède en peu de temps à l’impressionnante salle du trône.

« Son Altesse Impériale, Ispraphel Prince de Siveel » annonce une voix mystérieuse dont je ne vois pas la source.

Mon père, l’Empereur de la Terre Blanche, se trouvait au fond de la salle, confortablement installé dans un trône placé en haut de marches, fait d’or massif, d’or blanc, d’argent, de platine et d’une infinité de pierres toutes les unes plus précieuses que les autres. Mais comparé à mon père, le fauteuil impérial même semblait terne : il portait son habituelle cape impériale, incrustée de saphirs et de diamants et faite en peau d’hermine blanche; sur la partie haute de cette cape, il avait rajoutée des plumes de queue de paon terrien blanc ; son armure en argent et en acier comportait également quelques pièces en platine, et était, par endroits, incrustée d’énormes opales blanches. J’ai également remarqué qu’il portait sa cotte de maille de mithril, un cadeau du gouverneur d’Eboras, en guise de présent pour l’aide que notre Empire leur a fournie lors de la Grande Guerre. Sur son crâne était posée la resplendissante Couronne Impériale Sacrée de la Terre Blanche, faite presque entièrement d’or blanc, de platine de la plus haute qualité, de perles, de diamants et d’une pierre précieuse d’une valeur inestimable qu’on appelle Lumiastær. Il est dit qu’elle viendrait de cette fameuse région qui se trouve au centre de l’ex-Saint Continent Pandæomonia  Elle a été nommée ainsi parce qu’elle semble émettre sa propre lumière, telle une étoile dans le ciel. Mon père semblait lui aussi être une source de lumièreavait l’air fatigué, usé, il semblait avoir besoin de repos. A l’annonce de mon arrivée, cependant, son visage s’était illuminé comme éclairé par ma présence, tout comme sa présence et son accoutrement m’éclairaient, dans tous les sens du terme.

« Israphel ! Fils ! Je suis heureux que tu sois de retour,  s’exclame-t-il avec une légère réserve, à cause de tous les gardes qui étaient autour. J’ai à te parler. Gardes, sortez je vous prie. »

Ils sortent tous un à un, accompagnés du bruyant cliquetis métallique produit par leurs armures, puis le silence retombe de nouveau.

« Approche. » dis-t-il.

Je m’exécute. Lorsque je suis devant lui, il me demande :

« Alors, comment s’est déroulée la quête qui t’a été assignée ? Tu n’as pas l’air blessé, j’en suis heureux. As-tu réussis la quête ? L’as-tu – l’objet – il est avec toi ? »

Je lui raconte alors mon aventure : mon infiltration dans la forteresse de Paladrithis, la poursuite, ma rencontre avec le Saigyou. Pendant que je lui raconte tout, il reste parfaitement silencieux et immobile, regardant dans le vide, avec un air pensif accroché sur son visage. Lorsque je lui raconte l’épisode des flèches effacées, cependant, il me jette un regard inquiet, puis se plonge de nouveau dans ses pensées, mais cette fois en fronçant ses sourcils. Une fois que j’ai terminé, il me demande :

« Israphel, dis-moi, il y a un instant tu m’avais parlé des flèches, ces flèches magiques, celles qui mènent à notre Empire. Peux-tu répéter ce que tu m’as dit ?

-       Sur le chemin de mon retour, lui dis-je, à travers la forêt qui sépare Paladrithis de nos terres, les flèches avaient, à quelques endroits, disparu.

-       Vraiment ? En es-tu sûr ? Ce n’était pas, par exemple, des feuilles qui  sont tombées dessus ?

-       J’ai vérifié, Père, les flèches n’étaient réellement plus là, elles se sont comme évaporées. Et cette disparition s’étendait sur parfois de longues sections.

-       Hmm… »

Il était plongé dans ses réflexions. Au bout d’un moment, je lui demande, en hésitant légèrement :

« Père, vous ne pensez pas que… Vous croyez que.. Vous pensez que les mages de Volearis auraient pu les effacer ?

-       C’est fort probable, Israphel, c’est même ce qui semble le plus évident. Après tout, ils nous en veulent encore pour la guerre, alors qu’elle s’est passée il y a déjà si longtemps. Leur peuple a, depuis, appris à ressentir encore de nos jours une grande aversion envers nous et le peuple d’Eboras. C’est aussi le Royaume de la Magie, ils détiennent les plus puissants mages de notre monde et de notre ère, seuls eux auraient été capables de briser des charmes aussi puissants que ceux qui protègent notre Empire… Tu dois faire attention, Israphel, tu es l’héritier au trône de leur Empire ennemi, ils cherchent sûrement à te blesser – voire même, te tuer.

-       Mais Père, lui dis-je, c’est impossible, pourquoi feraient-ils cela ? Serait-ce de la provocation ? Chercheraient-ils à m’empêcher de rentrer au château ? Ils cherchent définitivement la guerre !

-       Tu as tort, ils ne cherchent pas la guerre – pas encore, du moins. S’ils voulaient vraiment se battre contre nous, ils auraient suivi les flèches qu’ils ont réussi à déceler, et seraient entrés dans l’Empire en passant par la porte du Sud et en ramenant une armée entière de mages. Non, pour le moment, Volearis réserve ses forces pour la bataille à venir.

-       Bataille à venir… ? Que veux-tu dire, bataille à venir ?

-       La tension entre nos peuples grandit de jours en jours, Israphel, ne l’as-tu donc pas remarqué lorsque sommes allés à Volearis pour rencontrer leur nouveau Roi ? Les gens sur la route nous jetaient des regards noirs, se moquaient de nous, critiquaient notre Empire. La guerre est inévitable, il n’y a plus aucun doute la dessus.

-       Mais nous ne pouvons pas nous permettre de faire la guerre, lui dis-je en tentant de le raisonner. Nos hommes mourraient ! Nous ne sommes pas prêts pour une nouvelle guerre. Malgré que la Grande Guerre s’est déroulée il y a si longtemps déjà, notre Empire est encore instable…

-       …Ainsi est-il aussi de leur royaume, me coupe-t-il. Mais ce n’est pas une question de pouvoir, ou même de vouloir, mais de devoir. Nous devons en finir une fois pour toute, peu importe que cette guerre se termine dans le chaos ou la paix, dans la victoire ou la défaite. » 

  Je peine à croire qu’une telle issue soit nécessaire. Il doit y avoir un moyen pour éviter tout cela. Alors que je suis plongé dans mes réflexions, Père me demande :

« Sinon, mis à part tout cela, as-tu réussi à voler le trésor ?

-       J’aimerais vous poser une question, Père.

-       Qu’y a-t-il, Israphel ?

-       Pourquoi m’avez-vous ordonné de voler le Diadème Sacré de Paladrithis ? »\

Silence. Mon père me regarde intensément pendant de longues minutes. Puis soudainement, il éclate de rire.

« Mais enfin, Israphel, je croyais que tu le savais ! N’est-ce pas évident ? »

Je lui jette un regard perplexe, en faisant « Non » de la tête, pendant qu’il continue de rire aux éclats.

« Israphel, Israphel… Je te croyais plus intelligent ! C’est pour précipiter cette guerre bien sûr, que veux-tu que ce… Israphel, mais où vas-tu ? Reviens ici ! Israphel ! ISRAPHEL !»

Je ne l’écoutais plus. Tout ce que je savais, c’était que mon père  était devenu fou. Je me précipite vers l’extérieur sans faire attention à rien. Il me semble entendre des voix qui m’appellent, derrière moi, mais je n’y fais pas attention car je tout mon esprit est entièrement fixé sur mon but : retourner à Paladrithis, et arrêter la guerre de quelconque manière que ce soit le plus rapidement possible. Une fois à l’extérieur, j’appelle précipitamment Amopha. Elle trottine vers moi, l’air satisfaite, s’attendant visiblement à ce que je lui donne une autre boule d’herbe. 

« Pas le temps, Amopha, il faut faire vite ! » lui dis-je.

Je monte rapidement sur elle, et nous voilà partis à une vitesse extraordinaire. Je me retourne et vois au loin, derrière et au-dessus de moi, des gardes sur leurs propres Chuments Pâles et sur leurs Eléfantis Ailés. Ils se rapprochent dangereusement.

« Plus vite, Amopha, je t’en prie… Plus vite ! »

 Elle se précipite alors en avant, si vite que j’ai l’impression de voler.

« C’est bien, vas-y Amopha, aussi vite que tu peux ! » lui dis-je pour l’encourager.

Je vois déjà apparaître là-bas la porte du Sud. Je tends ma main en avant en essayant de me concentrer, pus prononce quelques paroles sacrées. Immédiatement, les portes s’ouvrent, et des que je les passe, elles se referment violemment derrière moi. Peu importe l’interdiction de sortir d’Amopha, tant que sa vie n’est pas en danger. Elle galope aussi vite qu’elle peut, ce qui équivaut à une vitesse incroyable. Elle galope si vite que j’ai l’impression de m’appuyer contre le mur du son.

Enfin, au bout d’un instant, je me retrouve face à la frontière de Paladrithis : je me trouve juste en face d’un long mur de pierre. Le mur n’est pas si haut, mais impossible de le grimper ou de sauter par-dessus. Il me vient alors une idée.

« Recule, Amopha, prend de l’élan, puis galope, en avant, aussi vite que tu peux. Et lorsque je te le dirais, saute ! N’aie pas peur, fais-moi confiance ! »

Elle s’execute. Lentement, Amopha prend de beaucoup d’élan. Elle s’arrête un instant, puis, soudainement, se projette en avant aussi vite qu’un boulet de canon. Nous nous rapprochons dangereusement du mur, mais nous sommes encore trop loin pour sauter… 3…2…1…

« Maintenant ! » lui crié-je.

Au même instant, je lance un sortilège de rebond. Amopha saute alors à une hauteur stupéfiante ; nous parvenons à sauter au-dessus du mur ! Nous atterrissons en douceur, face à…

Une armée entière de dizaines de milliers de personnes au moins.

Je commence à regretter mon choix de retourner le Diadème Sacré au chef de Paladrithis.

« C’est lui ! C’est celui qui volé notre Diadème Sacré ! » s’exclame un garde, que je reconnais comme un de mes poursuivants lorsque j’ai volé le diadème en question. Mais avant que je ne puisse faire la moindre action ou émettre la moindre pensée ou parole, j’aperçois un archer qui tire une flèche en visant ma poitrine, et Amopha qui se cabre. Je comprends immédiatement ce qu’il s’est passé. Ma fidèle monture tombe en avant, et je vois la flèche profondément plantée quelque part dans son poitrail. De longs flots de sang sortent par la blessure.

« Amopha… Non ! »

Cette fois, je sens une flèche qui vient se planter dans mon épaule. La douleur est atroce, elle m’aveugle, m’embrouille l’esprit. Je sens un flot de sang chaud couler le long de mon bras. Desespéré, je vois Amopha, immobile comme une statue, baignant dans son propre sang.

« Non… Non… » dis-je faiblement.

Je tourne mon regard vers l’archer. Il s’apprête de nouveau à tirer une flèche en visant mon cœur. Les autres hommes ont aussi sorti leurs épées de leurs fourreaux. L’archer tend la corde de son arc, puis…

« Arrêtez ! » entends-je dire quelqu’un.

L’archer détend la corde de son arc, puis regarde derrière moi, en direction de quelqu’un que je ne parviens pas à voir.

« Arrêtez tous » répète la personne mystérieuse.

Ils exécutent l’ordre, puis se mettent tous à genou. Je me retourne pour voir mon sauveur, seulement pour me retrouver face à face avec Lamporias, le chef de Paladrithis. Il me regarde amicalement, mais dès qu’il me reconnaît il recule et me jette un regard de mépris.

« Tiens donc, quelle surprise, dit-il d’un ton sarcastique. Si ce n’est pas Prince Israphel ! Que nous vaut la visite de son Altesse Impériale ? 

-       Je vous en conjure, honorable Lamporias, lui répondis-je, vous devez arrêter cette guerre immédiatement ! Pensez à la prochaine génération, la prochaine ère qui va venir, à tous ces enfants orphelins qui vivront dans un monde dévasté par les batailles ! Vous devez arrêter tout de suite, pour le bien de notre monde ! »

Il se met à rire à gorge déployée. Ses soldats l’imitent.

« Arrêter la guerre ? Venant de toi ? Hah ! C’est toi qui l’a commencée, TU es la personne qui nous as volé notre diadème, Israphel, t’en souviens-tu ? Tu es celui qui a dépassé la limite, tu es, pour ainsi dire, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ! Et tu me demandes d’arrêter ? Hahaha, tu es bien drôle ! »

Il continue de rire ainsi pendant un long moment, puis dit :

« Saches, Israphel, que je n’arrêterai pas. Tu n’es pas la seule cause de cette guerre, non ; depuis longtemps déjà Paladrithis cherche à reprendre les terres qui lui ont été volées. Nous avons tout le support du Roi de Volearis, nos armées sont puissantes ! Nous mettrons fin à votre Empire, et vous serez nos esclaves pour tout ce que vous nous avez fait subir, vous, hommes de la Terre Blanche, confortablement installés dans vos grands palais de marbre, n’est-ce pas ?

-       Lamporias, je t’en supplie, je…

-       …Tu m’en supplie ? dit-il d’une voix grotesque. Hah ! Eh bien, saches, Israphel, que quoi que tu fasses, tu ne pourras jamais changer ma décision. La guerre est déclarée ! »

Il se détourne pendant que ses hommes poussent de grands cris grotesques. Dans ce brouhaha, je m’écrie alors :

« Je vous rendrai votre diadème ! »

Lamporias se tourne lentement vers moi, toujours avec un regard de mépris dans ses yeux.

« C’est trop tard, tu ne peux plus rien faire, me dit-il. Nous rendre le Diadème Sacré ne changera rien. Retourne donc chez ton père annoncer la chute imminente de votre Empire si sacré ! »

De nouveau, les cris de ses soldats.

« Et que dis-tu de ma vie ? » lui demandé-je

Cette fois il me regarde fixement, et le silence tombe.

« Tu serais prêt à abandonner le monde des vivants seulement pour éviter cette guerre ? Serais-tu idiot ?

-        Les gens comprendront à quel point je voulais défendre ce monde de la dévastation, et demanderont la paix. Je suis prêt à effectuer un tel sacrifice si tel est l’avenir de notre monde.

-       Tu es un imbécile, Israphel. » me dit-il.

Il se tourne alors vers l’archer qui a tué Amopha, et lui dit : « Abat-le »

L’archer arme son arc, le tend…

Et tire.

 

 

 

EPILOGUE :

J’ouvre grand les yeux. Une lumière multicolore m’aveugle, je ne peux rien voir autour de moi. Puis la lumière diminue, et je recouvre progressivement la vue.

Sans que personne ne me l’aie dit, je savais où je me trouvais, et pourquoi. J’étais dans la région centrale mystérieuse de notre monde. Il se trouve que cet endroit est tout simplement… le Paradis.

Autour de moi, des milliers de créatures fantastiques que mon imagination n’aurait même pas pu créer. Ces créatures ressemblaient à des dieux, tant ils étaient beaux, sublimes, lumineux. Il y a également un troupeau de Saigyou qui hibernent sous un arbre gigantesque.

Puis j’aperçois, à mes côtés, Amopha. Je me précipite pour la prendre dans mes bras ; je me précipite, mais le temps ici semble passer au ralenti. Je ne sens aucune douleur, aucune sensation – je suis libéré du mal.

Je la chevauche, et nous nous promenons lentement au milieu de cet écosystème fabuleux et féerique. Nous voyons des fleurs guérisseuses, des arbres de vie… Toute une biodiversité digne de contes de fées.

Au bout d’un instant, nous atteignons la frontière du pays merveilleux. La frontière entre le monde des vivants et des morts prend l’apparence d’une surface entièrement transparente, mais solide, et quelque peu molle. Nous sommes comme piégés dans une grosse bulle. Je regarde à travers, et je vois alors l’armée de l’Empire en pleine bataille avec la coalition Paladrithis-Volearis. Mon père dirige nos armées. Il croît que Lamporias m’a assassiné, et, aveuglé par la tristesse et la rage, a donc immédiatement déclaré la guerre à Paladrithis. Pauvre père, il n’a pas compris là le but de mon sacrifice…

Je me retourne, et repars en arrière, sans plus jeter un seul regard vers l’extérieur. Je retourne à mon éternel sommeil, et ne pense plus au chaos qui se produit chez les vivants. Le monde que je connaissais n’est plus, et il est de même pour moi.

« Viens Amopha, retournons à notre sommeil infini. » dis-je à ma monture.

Nous nous éloignons de la frontière, laissant les hommes et les vivants à leur souffrance.

 

FIN

 


 

Voilà.

Bravo à Lime à Ongle  pour son texte !

Malheureusement, celui de Lachouris comportait un peu trop d'incohérences...

Bref, je vous passe les détails et vous félicites tous (même ceux qui ne m'ont pas rendu de texte, mais qui ont essayé ;P) !

 

 

 



08/07/2013
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